Probiotiques : j’en prends ou pas ?

On sait désormais que les probiotiques jouent un rôle déterminant dans l’équilibre de la flore intestinale, dans l’assimilation des nutriments et dans le renforcement du système immunitaire. S’il n’est pas vraiment nécessaire d’en augmenter la consommation lorsque l’on est en bonne santé, certains médecins les recommandent en revanche à la suite de traitements médicamenteux agressifs, comme la chimiothérapie ou l’antibiothérapie.

Les probiotiques sont des bactéries présentes naturellement dans notre alimentation et qui participent à l’équilibre de la flore intestinale. Un rôle déterminant quand on sait que celle-ci, composée de 100 000 millions de bactéries (le microbiote), a pour mission d’assurer le bon fonctionnement du corps humain. « Elle contribue notamment à l’absorption de nombreux nutriments, vitamines et oligo-éléments et permet de dégrader une partie du cholestérol », précise le docteur Jean-Loup Mouysset, cancérologue à la polyclinique du parc Rambot, à Aix-en-Provence. En contrant la prolifération de micro-organismes nuisibles, le microbiote, stimulé par les probiotiques, est aussi la première barrière de protection immunitaire de notre organisme. Ce véritable écosystème bactériologique serait également impliqué dans le fonctionnement neurologique.

« Généralement, une alimentation équilibrée suffit à nous apporter les probiotiques dont nous avons besoin pour maintenir cet équilibre », assure le docteur Mouysset. Il en existe de très nombreuses souches, les plus connues étant les bactéries lactiques, qui comprennent notamment les lactobacilles (Lactobaccillus), les bifidobactéries (Bifidobacterium) et certains streptocoques (Streptococcus). On les trouve princalement dans les yaourts et le lait fermenté, le kéfir (une boisson issue de la fermentation du lait ou de jus de fruits sucrés), mais aussi dans la choucroute, les olives, le pain au levain, la bière et des dérivés du soja ou encore sous forme de compléments alimentaires (levure de bière).

Restaurer la flore intestinale dégradée

Si les médecins ne conseillent pas la prise supplémentaire de probiotiques pour les personnes en bonne santé, ils reconnaissent leur utilité lorsque la flore intestinale est endommagée. Ainsi, certains traitements agressifs comme la chimiothérapie ou l’antibiothérapie, en particulier lorsqu’elle a recours à des antibiotiques à action rapide (Augmentin, Clamoxyl, pénicilline, etc.), peuvent provoquer des ballonnements et des troubles fonctionnels intestinaux. En principe, la flore intestinale se restaure d’elle-même à la fin du traitement, mais cela peut mettre longtemps chez les personnes les plus sensibles et fragiles. C’est dans ce cas que la prise de probiotiques peut être utile.

« Le principe est le même en cas de gastro-entérite, ajoute le docteur Mouysset. Les probiotiques vont permettre de restaurer la flore déséquilibrée par la maladie. » D’une manière générale, les probiotiques, que ce soit sous la forme d’aliments ou de compléments alimentaires, aident à soulager les troubles du transit et le syndrome du côlon irritable (ballonnements, diarrhées, constipation, douleurs abdominales). Sachez toutefois qu’une consommation ponctuelle ou irrégulière n’a pas d’intérêt et qu’il vaut mieux demander l’avis de son médecin si l’on souhaite entreprendre une cure spécifique.

Contrairement à ce qui a pu être évoqué, il n’y a en revanche pas de réelles preuves de l’efficacité des probiotiques pour traiter les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (maladie de Crohn et rectocolite hémorragique). Et, malgré ce qu’affirmait une étude française de 2012, une alimentation riche en probiotiques ne serait pas un facteur spécifique de surpoids, bien que des liens entre la modification du microbiote et l’obésité aient été démontrés. On le voit, la recherche sur la flore intestinale et sur les probiotiques a beaucoup évolué ces dernières années et, selon les spécialistes, le microbiote est encore loin d’avoir livré tous ses secrets.

 

Et les prébiotiques ?

Aujourd’hui, la recherche est particulièrement active en ce qui concerne les probiotiques. Dans le commerce, on trouve de plus en plus de préparations à base de micro-organismes bénéfiques pour l’équilibre de la flore intestinale. Les industriels ajoutent parfois à ces produits des fibres, les prébiotiques, dont le rôle est de favoriser la multiplication des colonies de probiotiques. « Les prébiotiques sont en quelque sorte l’engrais du microbiote et du système immunitaire. Ils nourrissent la flore intestinale », explique le docteur Jean-Loup Mouysset, cancérologue à la polyclinique du parc Rambot, à Aix-en-Provence. On les trouve aussi naturellement dans l’alimentation, par exemple dans les bananes peu mûres, les poireaux, les salsifis, les panais, l’artichaut, l’ail et l’oignon.

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