Vrai-Faux : tout savoir sur le défibrillateur

Chaque année, en France, entre 40 000 et 50 000 personnes décèdent d’un arrêt cardiaque. Grâce à l’utilisation d’un défibrillateur automatisé externe (DAE), les chances de survie augmentent, malheureusement les Français sont encore réticents à s’en servir à cause d’idées reçues. Le point sur cet outil indispensable pour sauver des vies, avec Pascal Cassan, médecin conseiller national de la Croix-Rouge française.

Il faut avoir suivi une formation pour pouvoir utiliser un défibrillateur

Faux. « Il n’est pas nécessaire d’avoir une formation spécifique à la défibrillation, car l’appareil guide, tout au long de la procédure, la personne qui l’utilise, explique le docteur Pascal Cassan. Si la victime ne réagit pas et ne respire pas normalement, il faut d’abord appeler le 15, débuter le massage cardiaque – c’est dans ce domaine qu’une formation est souhaitable, afin d’apprendre les bons gestes (lire l’encadré) – et demander ensuite à quelqu’un d’aller chercher le défibrillateur. Une fois celui-ci arrivé, on peut l’allumer et suivre les instructions. » La démarche est simple : il faut dénuder la poitrine de la victime et placer les électrodes selon les schémas figurant sur la machine. Le défibrillateur va alors analyser le rythme cardiaque et indiquer si un choc électrique est nécessaire.

Si je ne l’utilise pas à bon escient, je risque de blesser la personne

Faux. « Il n’y a pas de risque de blesser la victime, insiste le médecin. L’appareil détermine si le rythme cardiaque est anormal – c’est ce que l’on appelle la fibrillation –, et c’est lui qui décide ou non d’envoyer un choc électrique. » Il existe deux types de défibrillateurs automatisés externes (DAE) : les semi-automatiques, qui indiquent au sauveteur qu’il faut appuyer sur un bouton pour obtenir un choc, et les automatiques, qui agissent sans intervention extérieure.

Le DAE ne peut pas être utilisé sur les enfants

Faux. « Chez les enfants, il est recommandé d’utiliser les électrodes pédiatriques, si la machine en dispose, mais en leur absence on utilisera le DAE avec les électrodes pour adultes, indique Pascal Cassan. Les défibrillateurs conviennent à tout le monde, aussi bien aux enfants qu’aux personnes âgées. Il faut cependant être vigilant chez les personnes qui portent un stimulateur cardiaque ou une chambre implantable sous la peau au niveau de la clavicule. Mieux vaut alors placer les électrodes environ deux doigts en dessous. »

Il ne remplace pas le massage cardiaque

Vrai. « Le massage cardiaque et le défibrillateur sont complémentaires, souligne le docteur Cassan. Le sauveteur doit débuter la réanimation le plus tôt possible et ne pas attendre que le DAE arrive. Chaque minute compte. » La réanimation cardio-pulmonaire se caractérise par une succession de compressions thoraciques (massage cardiaque) et d’insufflations (bouche-à-bouche). Elle a pour objectif de faire circuler du sang oxygéné dans les organes et le cerveau en attendant l’arrivée des secours, afin d’éviter l’apparition de lésions. En l’absence de formation à cette technique, mieux vaut se limiter à deux compressions thoraciques par seconde, soit cent vingt par minute.

Les DAE sont difficiles à trouver

Vrai et faux. « Il y a des défibrillateurs dans les lieux publics, comme les gares ou les grands magasins, et dans certains lieux privés, notamment les grandes résidences ou les entreprises, mais ils ne sont pas toujours bien visibles », déplore Pascal Cassan. On estime que la France compte entre 100 000 et 130 000 DAE. Ils sont le plus souvent signalés par un logo vert avec un cœur barré d’un éclair.

Où se former à la réanimation cardio-pulmonaire ?

« Il existe deux types de formations au cours desquelles on peut apprendre à faire une réanimation cardio-pulmonaire et à se servir d’un défibrillateur automatisé externe (DAE), explique Pascal Cassan, médecin conseil de la Croix-Rouge. Une formation courte d’une heure permet d’acquérir les gestes de base de la réanimation cardio-pulmonaire et de l’utilisation du DAE. Une formation plus longue de prévention et secours civiques de niveau 1 (PSC1), d’une durée de sept à huit heures, inclut quant à elle tous les gestes de premiers secours (savoir réagir face à une personne qui saigne, qui s’étouffe, qui est inconsciente ou qui ne respire pas…). » La Croix-Rouge et les sapeurs-pompiers proposent ces formations.

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