Fini la cire ou le rasoir, l’épilation définitive promet de venir à bout des poils récalcitrants. Cette méthode, qui n’est pas qu’un simple soin esthétique, nécessite toutefois une consultation spécifique pour éviter les effets indésirables.
L’épilation dite définitive ou durable constitue un moyen efficace pour se débarrasser de ses poils. Derrière ce terme se cachent en fait deux techniques : l’épilation électrique et l’épilation au laser. La première, qui consiste à envoyer une décharge électrique dans chaque poil afin de détruire le bulbe, ne peut s’appliquer que sur de petites surfaces. La seconde, plus courante, car elle s’effectue sur des zones corporelles plus grandes, produit de la lumière qui cible le pigment du poil (la mélanine) ; une fois absorbée, celle-ci se transforme en chaleur et vient à bout du bulbe pileux. Le laser supprime en moyenne 80 % des poils, mais le résultat dépend de l’âge de la personne, de sa pilosité et de sa couleur de peau. « Il n’est pas efficace pour les personnes qui ont des poils blancs, clairs ou roux », explique le docteur Jean-Michel Mazer, dermatologue et président du groupe laser de la Société française de dermatologie (SFD).
Quelles contre-indications ?
Avant de pratiquer l’épilation définitive au laser, le dermatologue réalise une consultation qui « permet de faire un bilan, d’observer la peau et les poils du patient et de s’assurer qu’il n’y a pas de contre-indications, indique le docteur Mazer. S’il constate une hyperpilosité, par exemple, le médecin va rechercher un problème hormonal. Puis, si ce dernier est avéré, il le traitera avant de penser à l’épilation. Par ailleurs, la prise de certains médicaments n’est pas compatible avec le laser, de même que l’exposition au soleil. Sur une peau bronzée, cette dernière risque en effet de provoquer une dépigmentation. Il faudra aussi attendre après chaque séance pour aller au soleil. »
La première consultation est également l’occasion pour le patient de poser des questions et de vérifier que le dermatologue dispose bien du matériel adapté à son type de peau. « Le laser Alexandrite est le plus répandu, mais il ne convient qu’aux peaux claires, alors que le laser NdYAG est efficace sur les peaux très pigmentées », précise le praticien.
Plusieurs séances nécessaires
La veille de la première séance, le patient devra raser, avec un rasoir mécanique, la zone concernée par l’épilation. Pendant la durée d’utilisation du laser, il devra, comme le médecin, porter des lunettes de protection. « Les séries d’impulsions sont peu douloureuses, car les appareils sont équipés d’un système de refroidissement de la peau, rassure Jean-Michel Mazer. En revanche, la peau est souvent rouge et prend un aspect de chair de poule en fin de séance. On recommande alors d’appliquer une crème ou un lait apaisant. » Chaque séance élimine environ 20 % des poils. Il faut renouveler le traitement tous les deux mois, pour laisser le temps aux poils de repousser entre deux interventions, jusqu’à l’obtention du résultat final. « Cinq ou six séances suffisent généralement pour une épilation des jambes », estime le dermatologue.
Un acte médical
Seuls des médecins, notamment les dermatologues, sont habilités à utiliser les lasers, car l’épilation définitive est considérée comme un acte médical. Cependant, des esthéticiennes et des instituts de beauté proposent un type d’épilation similaire, à la lumière pulsée. Les appareils fonctionnent sur le même principe que le laser, mais affichent une puissance plus modérée. Il existe également des modèles utilisables à la maison, mais attention, des effets indésirables peuvent survenir. « Une épilation mal pratiquée peut conduire à des brûlures, à des troubles pigmentaires, comme des dépigmentations, et, plus rarement, à des cicatrices », alerte le docteur Mazer. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a d’ailleurs émis des recommandations en mars 2017. Elle y préconise de « revoir l’ensemble du cadre réglementaire associé aux appareils à visée esthétique et à leur utilisation » afin de les soumettre « aux mêmes exigences que celles applicables aux dispositifs médicaux ». Enfin, elle propose « la mise en place d’une information obligatoire préalable des personnes qui s’exposent à des actes à visée esthétique concernant le risque de survenue d’effets indésirables ».
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