Pourquoi et comment devenir épargnant solidaire

La finance solidaire affiche une santé de fer : en France, plus d’un million de particuliers font fructifier leurs économies en soutenant des projets à forte utilité sociale ou environnementale. De l’épargne salariale au crowdfunding en passant par la souscription de produits bancaires spécifiques, plusieurs voies sont possibles pour ceux qui souhaitent se lancer.

D’après le dernier baromètre Finansol-La Croix (2017-2018), la finance solidaire poursuit sa croissance pour la quinzième année consécutive. En 2016, les Français ont placé 1,31 milliard d’euros sur des produits d’épargne consacrés à la solidarité, pour un encours total de près de 10 milliards d’euros (contre 8,46 milliards en 2015). Ces souscriptions ont permis de verser 5,02 millions de dons à des associations et ont généré 280,28 millions d’euros de financement pour soutenir des projets à vocation sociale ou environnementale. Ainsi, 49 000 emplois ont pu être consolidés, 5 500 personnes relogées et 20 000 foyers approvisionnés en électricité renouvelable. Des résultats positifs qui confirment l’appétence d’un nombre grandissant de Français pour ce type d’épargne : aujourd’hui, on en compte plus d’un million, alors qu’au début des années 2000 ils n’étaient que quelques dizaines de milliers.

« Une économie plus respectueuse de l’homme »

Concrètement, l’épargnant solidaire est celui qui fait le « choix d’une économie plus respectueuse de l’homme et de l’environnement en faisant fructifier son épargne tout en soutenant des projets utiles à la société », explique sur son site Internet l’association Finansol, qui réunit la plupart des acteurs des finances solidaires. En souscrivant à des produits d’épargne spécifiques, il accepte qu’une partie de ses gains profite à des causes ou à des initiatives agréées « utilité sociale » (lutte contre les exclusions, logement « très social », développement durable et citoyen, agriculture bio, environnement). Une belle façon de répondre aux enjeux de notre époque.
Pour devenir épargnant solidaire, plusieurs voies sont possibles. Un salarié peut par exemple choisir de placer la totalité ou une partie de son épargne salariale (intéressement, participation, abondement) ou de son épargne retraite (Perco ou Percoi) sur un fonds commun de placement d’entreprise (FCPE) solidaire. Actuellement, l’épargne salariale représente d’ailleurs 60 % de l’encours de l’épargne solidaire. Autre option : s’adresser directement à sa banque ou à sa mutuelle d’assurances. Certaines, comme les Banques populaires, le Crédit mutuel, le Crédit coopératif, la Banque française mutualiste (BFM) ou la Macif, proposent en effet des produits d’épargne (livrets, comptes à terme, assurance-vie…) dont une partie des dividendes sert à financer des organismes de solidarité. Ceux qui souhaitent se lancer peuvent aussi choisir de devenir actionnaires d’une entreprise solidaire en prenant des parts de son capital. Il s’agit de la forme la plus engageante d’épargne solidaire, puisque 100 % de la somme investie servira à soutenir la structure.

Crowdfunding

De nouveaux canaux ont vu le jour, comme le crowdfunding (ou financement participatif). Sur Internet, certaines plateformes proposent aux internautes de financer en dette, en fonds propres ou en prêts des entreprises d’utilité sociale. A noter que l’Autorité des marchés financiers (AMF) a édité un dépliant destiné à accompagner les épargnants qui soutiennent un projet de financement participatif*. Finansol recense quant à elle, sur son site Internet (Finansol.org) de nombreux organismes proposant des produits d’épargne solidaire labellisés selon les critères d’une commission d’experts financiers indépendants.
Sachez enfin que, si l’épargne solidaire est un investissement où la solidarité prime, elle donne néanmoins droit à certains avantages fiscaux qui peuvent être intéressants selon le type de placement, notamment lorsque l’on investit dans le capital de sociétés pour l’emploi solidaire.

* La finance participative, participer à l’économie différemment, téléchargeable ici.

Pour en savoir plus : Finansol.org.

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