Thierry Beaudet face à la presse mutualiste

L’Association nationale de la presse mutualiste (ANPM) a organisé son premier petit-déjeuner le 21 juin, avec pour invité Thierry Beaudet. Le président de la Mutualité française est revenu sur l’actualité du monde mutualiste et les défis qui l’attendent.

Thierry Beaudet, le président de la Mutualité française, était l’invité du premier petit-déjeuner de la presse mutualiste, qui avait lieu le 21 juin. Organisée par l’Association nationale de la presse mutualiste (ANPM), cette rencontre a été l’occasion de faire le point sur les grands chantiers de la Mutualité.

Le « 100 % santé » en marche

La ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, a choisi le 42e congrès de la Mutualité, qui s’est tenu à Montpellier du 13 au 15 juin, pour annoncer la mise en œuvre du reste à charge zéro – aujourd’hui appelé « 100 % santé » – en optique, en audiologie et en dentaire. Une annonce « concrète pour les Français, pour les mutualistes et pour les mutuelles », selon Thierry Beaudet, qui la juge porteuse « de beaucoup de symboles ». « Cette réforme, si elle se déploie correctement, sera de nature à répondre à des sujets concrets rencontrés par nos adhérents, a-t-il ajouté. Notre objectif est qu’ils puissent accéder à des soins de qualité et à des tarifs maîtrisés. »

Mis en place progressivement au cours des trois prochaines années, le « 100 % santé » ne se fera pas sans le concours des mutuelles, qui resteront très attentives au coût de la réforme et à son impact sur le montant des cotisations et des remboursements. « Aujourd’hui, des Français renoncent aux soins en raison du reste à charge, mais demain, il ne faudrait pas qu’ils renoncent aux soins à cause de cotisations trop élevées », a mis en garde Thierry Beaudet. Ce dernier a d’ailleurs demandé à la ministre de la Santé de mettre en œuvre un comité de suivi de la réforme, avec trois objectifs : apprécier la satisfaction des Français, mesurer l’impact sur les filières concernées et étudier les conséquences sur les complémentaires santé.

Etre acteur de la solidarité

Le rôle des mutuelles, qui consiste à apporter une réponse globale en matière de protection sociale, a aussi fait l’objet de discussions lors de ce petit-déjeuner. L’accompagnement du vieillissement de la population, par exemple, est un chantier prioritaire pour la Mutualité française : « Ce sujet concerne toute la société française ainsi que les mutuelles, qui protègent beaucoup de retraités et de seniors, a affirmé Thierry Beaudet. Les besoins de prise en charge sont importants, et pas uniquement pour ce qui concerne la grande dépendance et les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), mais aussi, en amont, pour ce qui touche au bien vieillir, à la prévention, au maintien à domicile ou aux dispositifs pour soulager les aidants. »

« Le coût de la dépendance aujourd’hui est de 30 milliards d’euros, a-t-il expliqué ensuite. Sur cette somme, 24 milliards d’euros sont pris en charge par la solidarité nationale, et les aidants, de leur côté, font preuve de solidarité familiale. Mais un problème demeure avec les 6 milliards restant à financer, et il faut y réfléchir. » Le monde mutualiste est « le premier acteur privé de prévention », a rappelé le président de la Mutualité, et à ce titre il doit « s’appuyer sur son expérience pour relever le défi majeur du vieillissement de la population ».

La non-lucrativité : un avantage compétitif

Autre sujet abordé : la nouvelle campagne de communication de la Mutualité française – dévoilée lors du congrès –, qui met en avant l’identité mutualiste. Diffusée par voie d’affichage et relayée sur le site Unevraiemutuelle.fr, elle s’adresse directement aux Français en leur posant la question : « Votre mutuelle est-elle vraiment mutuelle ? » et en leur indiquant les valeurs et la différence mutualistes. Une démarche qualifiée de « positive et militante » par Thierry Beaudet, qui précise qu’elle défend « l’idée d’être fiers de ce que nous sommes, de ce que nous portons, défendons et revendiquons ».

La campagne souligne notamment qu’« une vraie mutuelle investit 100 % de ses bénéfices au service de tous ». Ce principe de non-lucrativité constitue « un avantage compétitif » pour les mutuelles, selon le président de la Mutualité. « Si les frais de gestion des mutuelles sont les mêmes que ceux de nos concurrents, nous avons un avantage, car nous n’avons pas de dividendes à redistribuer à des actionnaires », a-t-il poursuivi, avant de conclure que ce principe « doit bénéficier aux adhérents ».

 

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