Comment parler de sciences à hauteur d’enfant ?

Fabriquer un nuage dans une bouteille, voir les microbes se propager en frottant ses mains sur une tranche de pain, constater les effets du dioxyde de carbone avec du jus de choux rouge… Les ateliers des Petits débrouillards proposent de questionner le monde en réalisant des expériences scientifiques amusantes et facilement faisables à la maison. L’association, qui organise des animations dans les écoles, les quartiers « politiques de la ville » ou les fêtes de rue, vient d’être choisie pour proposer des temps d’animation autour de l’exposition Dans ma peau* au Musée de l’Homme à Paris. Anne Olliver, chargée de projet et médiatrice scientifique en Ile-de-France, explique comment intéresser les plus jeunes à la science.

Quels conseils donneriez-vous aux parents qui aimeraient transmettre le goût des sciences à leurs enfants ?

Le mieux est de partir d’une question… Et les enfants n’arrêtent pas d’en poser ! Il suffit alors de rebondir dessus en leur proposant d’y répondre de manière concrète : mettre en pratique le phénomène de l’évaporation en faisant chauffer de l’eau par exemple, ou celui de la formation des nuages. Pour cela, il suffit de prendre une bouteille en plastique et de verser un fond d’eau bouillante à l’intérieur, de craquer ensuite une allumette et de la jeter dedans après l’avoir éteinte, puis de refermer le bouchon. En pressant et en relâchant alternativement les parois de la bouteille, on constate la formation d’un nuage.

Les ateliers des Petits débrouillards abordent également des problématiques environnementales comme le réchauffement climatique. Est-il plus facile de sensibiliser les enfants à l’écologie par un biais scientifique ?

Aujourd’hui tous les enfants, dès la primaire, entendent parler d’écologie et connaissent pratiquement tous le terme de réchauffement climatique, souvent sans vraiment comprendre ce que cela veut dire. Illustrer les mots par une expérimentation scientifique permet de mieux les comprendre. Ainsi, nous pouvons, par exemple, tenter d’imiter le principe de l’effet de serre en fabriquant du dioxyde de carbone – rien de plus simple, il suffit de mélanger du bicarbonate de soude et du vinaigre –, et en regardant de quelle manière il influe sur la température d’un thermomètre placé sous une cloche. Nous proposons également une expérience sur l’acidification des océans. Le dioxyde de carbone se dissout aussi dans l’eau, ce qui la rend plus acide. Pour en faire l’expérience, soufflez (bien fort) dans un verre d’eau avec une paille et mesurez ensuite le taux d’acidité avec du jus de choux rouge… très sensible à l’acidité ! Il change de couleur et apparaît bleu-violet si le PH est neutre, vert turquoise s’il est basique et rose fuchsia en cas de forte acidité.

Ces expériences ont-elles changé le regard des enfants sur l’environnement ?

Avant tout, nous sommes ici pour faire émerger des questions, et, ensuite, donner l’envie d’y répondre par des expériences pratiques, que les enfants peuvent facilement reproduire à la maison. L’idée n’est pas d’enseigner un savoir ni d’énoncer des principes scientifiques. Notre but est de s’interroger sur le monde qui nous entoure et d’essayer de comprendre comment les choses fonctionnent. Le questionnement reste déterminant et le point d’interrogation figure d’ailleurs au cœur de notre logo : ?=+ et notre slogan « Faire pour comprendre et comprendre pour agir » insiste sur l’importance de cette phase d’expérimentation et d’observation.

Les Petits débrouillards Ile-de-France ont été choisis comme « facilitateurs » de l’exposition Dans ma peau, qui a lieu actuellement au musée de l’Homme à Paris. Quel est votre rôle dans cet événement ?

En plus de guider les visiteurs et de répondre à leurs questions, nous avons mis en place une série d’animations, qui durent chacune trente minutes. Destinés initialement aux enfants de 7 à 12 ans (mais intéressant fortement les adolescents et les adultes présents), ces ateliers abordent quatre thématiques présentées dans l’exposition. Parmi les animations proposées, il y a notamment un module qui illustre la multitude de microbes qui sont hébergés sur notre peau. Pour cela, je ramène trois tranches de pain de mie : une que j’ai touchée avec mes mains, la deuxième après m’être lavé les mains et la troisième que je n’ai absolument pas manipulée. Une semaine après, les trois tranches contiendront des traces de moisissures, plus ou moins importantes, selon le développement des micro-organismes, et d’autant plus importantes que la ranche de pain a été manipulée par des mains non lavées. Cette expérience expose parfaitement notre flore naturelle et le fameux microbiote (ici cutanée), dont on parle tant en ce moment et qu’il est important de respecter.

Pour en savoir plus  :  lespetitsdebrouillards.org

* Exposition Dans ma peau,visible jusqu’au 3 juin 2019 au Musée de l’Homme en partenariat avec L’Oréal. Plus d’infos sur le site : Museedelhomme.fr

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Expliquer la #science aux enfants de manière ludique, c’est ce que propose l’association les Petits débrouillards, qui anime l’exposition « Dans ma peau» au Musée de l’Homme à Paris.

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