Soli’mômes : une crèche itinérante pour soulager les familles des quartiers

Depuis 2013, deux jours par semaine, la crèche mobile Soli’mômes accueille les tout-petits au cœur du quartier de La Sablière à Bondy (Seine-Saint-Denis), dans une annexe du centre social avec le soutien logistique d’un bébé – car équipé en matériel de puériculture. L’objectif : libérer un peu de temps aux parents en situation de précarité pour leur permettre d’assurer leurs démarches d’insertion sociale.

Ce matin du mois de mai, au pied des hautes barres d’immeubles du quartier de La Sablière à Bondy (Seine-Saint-Denis), les mamans se pressent pour accompagner leurs enfants à la crèche itinérante Soli’mômes installée au cœur de la cité. Deux fois par semaine, les jeudis et les vendredis, cette annexe du centre social, mise en place il y a six ans à l’initiative de la Scop E2S, accueille les tout-petits pour la journée ou la demi-journée. L’espace modulaire en bois, qui ne dispose ni de coin cuisine ni de table à langer, fonctionne grâce au support du bébé-bus de la Scop, stationné à l’extérieur. « Nous utilisons ce véhicule, qui est habilité par la protection maternelle et infantine (PMI), pour venir changer les plus jeunes et réchauffer les plats du déjeuner », explique Clara Basse, directrice de la crèche. Sans cet appui logistique, qui sert aussi à transporter tout le matériel de puériculture, la crèche n’aurait tout simplement pas pu voir le jour. Ce service inédit est également proposé à Montreuil les lundis et les mardis dans une salle mise à disposition par la municipalité. Un vrai bénéfice pour les mairies, qui évitent ainsi les coûts liés à la construction d’une structure en dur.

Lever les freins à l’intégration

« Notre crèche itinérante est née d’un constat, explique Clara. Pour les familles des quartiers prioritaires, l’un des principaux freins à l’intégration et au retour à l’emploi, c’est le manque de solution en matière de garde d’enfants. » Grâce à Soli’mômes (qui peut accueillir jusqu’à quinze enfants), les parents bénéficiaires, la plupart allocataires sociaux et adressés par la PMI, Pôle emploi, le service RSA ou le centre social, peuvent souffler un peu mais surtout accomplir leurs différentes démarches. « En laissant mon fils ici deux fois par semaine, j’ai pu dégager du temps pour assurer des missions d’intérim dans l’animation, confie Alexandra. Et ça me permet aussi de rester avec lui les autres jours. Je peux à la fois travailler et profiter de Rayan qui est encore très jeune. » De son côté, Faïza, mère de trois enfants, devrait bientôt débuter une formation de secrétariat. « Avec Soli’mômes, je suis tranquille, explique-t-elle. Je peux confier mon plus jeune et me consacrer sereinement à mon avenir professionnel. »

Préparer l’entrée en maternelle

La crèche itinérante amène aussi les enfants à sortir du cadre familial et à voir autre chose. « Ça leur permet de se socialiser, de rencontrer d’autres adultes et de vivre avec leurs pairs dans un milieu spécialisé de la petite enfance où il y a un rythme, des repères tout au long de la journée et aussi aucun écran ! Ce qui n’est pas forcément toujours le cas à la maison », ajoute Clara Basse. L’idéal pour s’habituer à la collectivité et bien préparer l’entrée à l’école. « Tamara est devenue beaucoup plus sociable depuis qu’elle vient ici, raconte Sophie. Du coup, je suis rassurée pour l’entrée en maternelle en septembre prochain. Elle a vraiment hâte d’y être ! »
Plébiscitée par les parents, la structure est aussi appréciée des collectivités locales, notamment pour son professionnalisme et sa capacité à proposer des solutions alternatives de qualité. Soli’mômes a obtenu une délégation de service public de la ville de Montreuil pour ouvrir, en septembre dernier, un multi-accueil en dur de vingt-sept berceaux dont certains sont réservés aux familles en insertion professionnelle. Une autre crèche de ce type devrait prochainement ouvrir ses portes à Bobigny.

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Une #crèche itinérante pour soulager les familles en situation de précarité, voilà le concept social de Soli’mômes. L’objectif : libérer un peu de temps aux parents pour leur permettre d’assurer leurs démarches d’insertion sociale. Reportage.

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