Picotements intenses, papules et plaques rouges qui ressemblent à des piqûres d’ortie : l’urticaire est une affection courante de la peau qui touche 15 à 20 % de la population. Le plus souvent brèves et bénignes, les poussées n’en sont pas moins particulièrement désagréables. Le point sur les causes et les traitements.
Quels sont les symptômes ?
L’urticaire, qui touche 15 à 20 % de la population au moins une fois dans sa vie, se manifeste par une éruption cutanée sous forme de plaques rouges, planes ou en relief (papules), bien délimitées, de quelques millimètres à quelques centimètres. Ces plaques s’accompagnent de démangeaisons intenses qui peuvent apparaître successivement ou simultanément sur le visage, les bras, les jambes ou le torse, et pouvant migrer. Une poussée d’urticaire dure le plus souvent quelques heures puis disparaît. Elle peut, moins souvent, persister plusieurs jours : il s’agit alors d’urticaire aigu. Il existe aussi des formes chroniques, qui se prolongent plusieurs semaines, mais elles sont très rares et ne concernent que 1 % à 2 % de la population.
L’urticaire peut-elle être grave ?
Dans la grande majorité des cas, cette affection de la peau est bénigne et ne représente pas de danger. Mais l’éruption peut parfois s’étendre plus en profondeur et gagner les muqueuses. Cela donne généralement des gonflements plus importants au niveau des paupières, des lèvres, de la bouche ou de la gorge, ce qui peut entraîner une gêne à la déglutition et la respiration et, dans certains cas, dégénérer en œdème de Quincke. Il faut alors consulter en urgence.
A quoi est-elle due ?
L’urticaire est due à une hyperactivité de certaines cellules immunitaires, les mastocytes, qui réagissent en libérant de l’histamine au niveau de la peau. C’est cette molécule qui provoque les plaques, les démangeaisons et les gonflements. Les causes de l’urticaire sont très nombreuses et souvent multifactorielles. L’urticaire physique, la forme la plus fréquente, est déclenchée par des contacts de la peau ou des muqueuses avec le froid, la chaleur, la pression ou les frottements sur la peau (vêtements trop serrés, port d’un sac en bandoulière, par exemple). Les poussées peuvent aussi être engendrées par la fatigue, le stress mais également par des maladies inflammatoires ou auto-immunes. Cependant, son origine reste souvent inconnue.
L’origine peut-elle être allergique ?
Oui, mais elle est beaucoup plus rare (environ 5 % des cas). L’urticaire d’origine allergique se manifeste le plus souvent par une irruption ou un œdème qui survient immédiatement à la suite de l’absorption d’un aliment, d’un médicament (antalgique ou anti-inflammatoire), après une piqûre d’insecte (guêpe ou abeille essentiellement) ou encore au contact de moisissures, de poussières et de pollens. Il faut alors consulter rapidement. C’est l’entretien avec un médecin, parfois complété par des examens spécifiques, qui permettra d’établir précisément l’allergie à l’origine de l’urticaire. Dans tous les cas, si la poussée dure plus de 24 heures, une consultation médicale est toujours recommandée.
Quels sont les traitements ?
Quel que soit le type d’urticaire, le médecin prescrit des antihistaminiques dont l’objectif est de bloquer la libération d’histamine par les mastocytes de la peau. Ces médicaments sont généralement très efficaces : les plaques rouges et les démangeaisons disparaissent très rapidement et le patient est soulagé en quelques heures. On peut également trouver des antihistaminiques en vente libre chez le pharmacien (auquel il faut toujours demander conseil). Le traitement pourra être prolongé une quinzaine de jours pour les formes aiguës et plusieurs mois si la forme est chronique. Pour lutter contre le stress, l’activité physique et les techniques de relaxation, comme le yoga ou la sophrologie, sont également recommandées en complément.
Sachez aussi que les corticoïdes sont déconseillés au long cours en raison du risque de dépendance et de l’aggravation des symptômes (peu à peu, la cortisone devient indispensable à l’organisme et l’urticaire réapparaît dès que l’on arrête le traitement).
Enfin, si l’origine allergique est avérée, un traitement d’éviction des facteurs déclenchant sera mis en œuvre. Le patient se verra également prescrire un stylo injecteur d’adrénaline à utiliser dès les premiers signes d’œdème ou de choc anaphylactique (réaction allergique exacerbée pouvant entraîner le décès).
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