Se soigner ou conduire, il faut choisir ? Prendre le volant nécessite d’être en pleine possession de ses capacités physiques et mentales. Or, la prise de médicaments peut altérer votre vigilance et vous mettre en danger. Le point.
Des pictogrammes sur les boîtes indiquent les niveaux de dangerosité
VRAI. Depuis 2007, les médicaments sont classés en trois niveaux de vigilance, identifiables par un pictogramme (une voiture noire dans un triangle coloré) : jaune, niveau 1 ; orange, niveau 2 ; rouge, niveau 3. Le niveau 2 regroupe les antidépresseurs, les antidouleurs, les tranquillisants, les médicaments contre le diabète, l’épilepsie et la maladie de Parkinson, pour lesquels l’avis d’un médecin est recommandé avant de conduire. La conduite est en revanche strictement interdite pour les médicaments de niveau 3 : somnifères, tranquillisants et neuroleptiques.
Un médicament vendu sans ordonnance n’altère pas ma capacité à conduire
FAUX. Même si les risques sont faibles, les médicaments en vente libre ont des effets sur la conduite. Certains sirops contre la toux contenant des dérivés d’opiacés comme la codéine peuvent induire somnolence et vertiges. Leur prise a les mêmes effets qu’une alcoolémie entre 0,5 et 0,8 %.
Plus de 3 % des accidents mortels de la route sont attribués à la prise de médicaments
VRAI. Quelque 3,4 % des accidents mortels sont dus aux médicaments (contre 30 % pour l’alcool). Une exposition à un médicament potentiellement dangereux est retrouvée chez environ 10 % des accidentés de la route.
Hypnotiques et anxiolytiques sont les substances le plus souvent retrouvées chez les accidentés de la route
VRAI. La moitié des accidents est causée par les benzodiazépines, consommés par plus de 11 millions de Français. Utilisés pour soigner l’anxiété et l’insomnie, ils peuvent entraîner sédation, troubles amnésiques, baisse de la concentration et altération de la fonction musculaire.
Les médicaments contre le mal des transports ne présentent aucun risque
FAUX. Certains médicaments présentent un fort effet sédatif. La scopolamine en particulier, antinauséeux agissant sur l’oreille interne et administrée sous forme de patchs, peut provoquer de la confusion mentale, des troubles de la vision et des étourdissements.
Un traitement auquel on est habitué n’a plus d’effet sur la conduite
FAUX. Si le risque est plus important pour les consommateurs occasionnels que pour les consommateurs chroniques, la vigilance reste de mise. En effet, un traitement au long cours n’empêche pas les coups de fatigue ni les affections passagères. Gare aux interactions si vous devez prendre d’autres médicaments.
La loi sanctionne la conduite sous médicaments au même titre que la conduite sous alcool ou stupéfiants
FAUX. La législation française n’interdit pas de prendre le volant si l’on a consommé des médicaments de niveau 2 ou 3. Elle ne vise que les « substances et plantes classées comme stupéfiants ». Pourtant, selon l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), leur consommation augmenterait de 60 à 80 % le risque d’accident.
Pour en savoir plus : rendez-vous sur le site de la sécurité routière, Securite-routiere.gouv.fr et sur Ameli.fr
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