Contrairement à une idée reçue, la fracture de fatigue ne concerne pas que les sportifs confirmés. Cette fissure osseuse se produit sans choc, ni traumatisme et provoque une douleur généralement au niveau des membres inférieurs. Comment la soulager ? Les réponses du Dr Charley Cohen, rhumatologue.
Fréquentes, les fractures de fatigue représentent environ 10 % des traumatismes sportifs. « Encore appelée fracture de contrainte ou de stress, cette fissure osseuse est provoquée par une sollicitation trop importante exercée sur un os sain et non pas par un traumatisme, un choc ou une chute. Elle survient après une marche prolongée ou un jogging sur sol dur avec des chaussures inadaptées, non amortissantes ou lors d’efforts sportifs excessifs. Ces fractures peuvent toucher aussi bien le sportif amateur que le sportif de haut niveau », précise le Dr Charley Cohen, rhumatologue et auteur de l’ouvrage Vivre sans douleur, quel bonheur !*. Les facteurs qui favorisent la survenue d’une fracture de fatigue sont le « manque d’entraînement et de renforcement musculaire, une mauvaise hydratation, une surcharge pondérale, une mauvaise alimentation ou une aménorrhée (absence de règles) avec une masse osseuse basse », précise le Dr Cohen qui ajoute que la carence en vitamine D jouerait un rôle central dans l’apparition de ces fractures.
Douleurs et œdèmes
La fracture de fatigue se manifeste par une douleur qui apparaît brutalement ou progressivement. Plus ou moins intense, elle diminue ou disparaît lors des phases de repos et est déclenchée par les appuis. Elle peut aussi s’accompagner d’un œdème autour de la zone douloureuse.
« La fracture de fatigue touche généralement les membres inférieurs, surtout les métatarses (os du milieu du pied) ou le calcanéum (talon), mais aussi le tibia ou le péroné (jambe), le fémur, le bassin et même le bas du dos. En effet, chez l’enfant ou l’adolescent, la pratique de certains sports comportant des postures très cambrées répétées comme la gymnastique, l’athlétisme, la danse ou encore le judo peuvent être responsable d’une fissure par sollicitation siégeant dans la partie postérieure d’une vertèbre lombaire : il s‘agit alors d’une lyse isthmique (fracture de fatigue d’une vertèbre) », indique le Dr Cohen. Le diagnostic repose au début sur un examen clinique car la fracture de fatigue n’est pas aisée à repérer avec les examens d’imagerie classiques, confirme le Dr Cohen. « Au début, la radiographie standard est normale et le cal osseux n’apparaît qu’au bout de 2 à 3 semaines. Le diagnostic précoce est fait par l’IRM, l’examen le plus fiable ou éventuellement une scintigraphie osseuse », ajoute-t-il.
Calcium au menu
Le traitement de la fracture de fatigue repose essentiellement sur une décharge de l’os fissuré, à savoir le repos de la zone concernée. « L’application de froid peut soulager par son effet anesthésiant et diminuer l’œdème causé par la fracture. Si la douleur est présente un mois après l’incident, des injections locales superficielles aident à soulager de façon définitive », indique le Dr Cohen qui précise que des activités sans impact des pieds sur le sol comme la natation ou le vélo peuvent être pratiquées assez rapidement et que la reprise d’autres sports doit s’effectuer de façon progressive avec des pauses régulières. Au niveau alimentaire, vous pouvez aussi miser sur des aliments riches en calcium : les produits laitiers mais aussi les eaux minérales calciques, les agrumes, les choux, les sardines avec arêtes, les brocolis et les amandes. « Une supplémentation en vitamine D qui augmente l’absorption du calcium et sa fixation sur l’os peut être conseillée », conseille le Dr Cohen.
* Vivre sans douleur, quel bonheur, Dr Charley Cohen, éditions Trédaniel, 2022.
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