Reposant sur plusieurs technologies, l’imagerie médicale a fait un fantastique bond en avant ces dernières années. Elle permet d’obtenir des images de plus en plus précises et devient aussi thérapeutique, comme l’indique le Dr Jean-Philippe Masson, président de la FNMR.
C’est au physicien allemand Wilhelm Röntgen à l’origine de la découverte des rayons X qu’on doit l’apparition de l’imagerie médicale en 1896. Depuis, elle n’a cessé d’évoluer et repose sur l’utilisation des ultrasons, des rayons X, de la radioactivité de certains éléments et des champs magnétiques.
Il existe différentes techniques. L’échographie est une technique employant des ultrasons et la radiographie permet de différencier les os des muscles grâce à l’utilisation des rayons X. Le scanner repose sur le même principe et permet d’obtenir des images 3D grâce à une rotation simultanée de la source émettrice de rayons X et d’un détecteur autour du corps. L’imagerie par résonance magnétique est un examen basé sur l’utilisation de champs électromagnétiques qui fournit des images du corps en deux ou trois dimensions. Enfin, plus récente, la tomographie par émission de positons (TEP) utilise un traceur marqué par un atome radioactif qui permet d’obtenir des images fonctionnelles de la zone étudiée.
Résolution et finesse améliorées
Ces dernières années, ces différentes techniques ont fait de nombreux progrès comme le confirme le Dr Jean-Philippe Masson, président de la Fédération nationale des médecins radiologues (FNMR). « Ils sont corrélés à l’augmentation de puissance des ordinateurs. Tous les équipements actuels sont numériques et les images acquises le sont grâce à des capteurs (comme pour les appareils photos) ou par des algorithmes qui évoluent aussi en fonction des puissances de calcul. La taille des pixels a diminué : la résolution et la finesse des images se sont donc fortement améliorées. Les techniques qui ont le plus évolué sont l’échographie, le scanner et l’IRM », explique-t-il.
Les plateformes d’imagerie multimodales, qui consistent à associer plusieurs technologies d’imagerie pour obtenir des données complémentaires ou pour mettre en place un traitement de précision, représentent également un progrès. « C’est une avancée parmi d’autres, mais pas la plus fondamentale. Ces progrès sont également liés à l’amélioration des ordinateurs qui les gèrent », tempère le Dr Masson qui insiste surtout sur le fait que l’imagerie moderne devient de plus en plus « fonctionnelle ». « Le meilleur exemple est la possibilité de visualiser en IRM les différentes zones du cerveau qui interviennent lors de stimulations extérieures », explique-t-il.
Par ailleurs, l’imagerie n’est désormais plus seulement diagnostique mais aussi thérapeutique grâce à la radiologie interventionnelle, qui associe une technique d’imagerie utilisant des rayons X à une intervention guidée par les images radiologiques, avec un objectif diagnostique ou thérapeutique.
« Les progrès y ont été très rapides et récents avec l’apparition de multiples outils, robotisés ou non, permettant des destructions tumorales, de dilatation de vaisseaux, etc. », précise le spécialiste qui y voit une véritable méthode d’avenir !
Intelligence artificielle : une aide qui ne remplace par le radiologue
Si elle a permis des avancées dans plusieurs domaines, l’intelligence artificielle (IA) est seulement une aide au diagnostic en radiologie. « Elle permet de faire gagner du temps dans certaines taches (mesures, comparaison de volume, etc…) mais ne peut en aucun cas réaliser elle-même le diagnostic qui est de la responsabilité exclusive du médecin radiologue qui rédige le compte rendu de l’examen. L’IA peut également attirer le regard du médecin radiologue sur des images suspectes qui doivent ensuite être validées ou exclues », explique le Dr Masson.
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