Pourquoi sourire nous fait du bien ?

Faire fonctionner ses zygomatiques, sourire à pleines dents et même avec les yeux, c’est le signe que l’on est heureux, détendu, ouvert à l’autre. Et ce sourire recèle de nombreux bienfaits, notamment pour notre moral. On vous explique tout.

Pour produire un sourire, il faut activer de nombreux muscles sur son visage. Et c’est notre cerveau qui envoie l’ordre d’agir à nos zygomatiques. « Le sourire est produit par une action mentale, confirme Sylvie Chokron, neuropsychologue, directrice de recherche à l’université Paris-Cité et auteure de Dans le cerveau de… (aux Presses de la Cité). Il est l’expression d’une émotion positive. » C’est ce qui le différencie du rire, qui lui, est l’aboutissement d’une cascade d’évènements. « Face à une situation incongrue perçue comme positive, le rire va être une réaction à la surprise », observe la neuropsychologue.

Quand on est heureux, on sourit et un enchaînement d’actions se produit dans notre corps. Notre niveau de stress baisse, les hormones du bonheur sont sécrétées et notre cerveau nous fait éprouver un sentiment de bien-être. Mais ce n’est pas tout ! Le fait même de sourire nous permettrait de ressentir de la joie. C’est le cercle vertueux du sourire.

Être heureux fait sourire et sourire rend heureux

« Ressentir les contractions musculaires à l’origine d’un sourire fait penser à notre cerveau que nous sommes heureux », explique Sylvie Chokron. Cette dernière cite une étude réalisée par des chercheurs de l’université de Mannheim, en Allemagne, qui a mesuré le ressenti des personnes qui assistaient à un spectacle comique. Celles-ci avaient un stylo dans la bouche pour les empêcher de sourire. Résultat : elles ont trouvé le spectacle moins drôle. Preuve que le fait de sourire revêt une importance capitale dans notre perception.

« De même, une personne qui a fait du botox et qui a donc paralysé ses muscles faciaux, peut moins exprimer ses émotions positives, illustre la spécialiste. Par conséquent, elle les ressent de manière moins intense. » Certaines circonstances peuvent aussi être des freins au sourire. Cela a notamment été le cas des confinements liés au Covid-19. « Pendant ces périodes, il était très difficile de sourire à cause du port du masque et parce que la visio ne s’y prête pas, estime Sylvie Chokron. Et cela nous a fortement manqué. »

Une expression sociale

Le sourire joue donc un rôle important dans nos relations sociales. Un serveur souriant recevra des pourboires plus importants de la part des clients. Car, voir l’autre sourire entraîne un effet de « contagion émotionnelle » qui nous fait du bien au moral et favorise les comportements positifs : empathie, gentillesse, générosité…

D’autant que notre cerveau est un véritable détecteur à sourire. Il le perçoit sur le visage des personnes qui nous entourent bien sûr, mais il est aussi capable de le détecter dans la voix de notre interlocuteur, au téléphone par exemple. Le cerveau sait, à l’inverse, repérer les « faux sourires ». Il perçoit alors une dissonance entre le sourire affiché sur les lèvres et le manque d’expression du reste du visage.

S’autoriser à sourire

Et tout cela, nous l’intégrons dès le plus jeune âge. « À deux mois et demi, un bébé est capable de sourire, indique Sylvie Chokron. Il reproduit ce qu’il voit et fait un sourire réponse, qui est la base de nos interactions sociales. »

Pour profiter pleinement des bienfaits du sourire, la spécialiste livre ses recommandations. « Sans aller jusqu’à se forcer à sourire tous les matins devant son miroir, ce qui n’a pas d’effet prouvé, il faut tout simplement ne pas s’empêcher de sourire dans sa vie quotidienne, conseille-t-elle. Il est important de s’autoriser à sourire et à exprimer ses émotions positives pour se sentir bien. »

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Savez-vous qu’il existe un cercle vertueux du #sourire ? Et oui, le fait d’être heureux nous fait sourire et le fait de sourire nous rend heureux ! C’est ce que nous explique Sylvie Chokron, neuropsychologue, directrice de recherche à @univpariscite et auteure de Dans le cerveau de… (aux Presses de la Cité).

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