Vieillir avec un cœur sain, c’est possible. Encore faut-il pour cela le préserver en évitant les éléments nocifs et en adoptant une hygiène de vie protectrice. Les conseils d’un spécialiste du cœur.
« Le cœur vieillit à l’instar de tous les autres organes, mais à une vitesse assez différente selon plusieurs paramètres », introduit le Dr Alain Vadeboncoeur, médecin urgentologue, ancien chef des urgences à l’Institut de cardiologie de Montréal*. Le cœur est, en effet, un organe sensible à nos comportements à protéger tout au long de sa vie. « Un certain nombre de maladies cardiaques sont dues à la présence de plusieurs gènes défavorables. Les bases de la prévention vont consister à empêcher d’agir ces gènes nuisibles et à activer les gènes de protection », explique-t-il. Les bonnes habitudes de vie peuvent ainsi contrecarrer des facteurs de risque cardiaque génétiques.
Les ennemis du cœur
Les maladies cardiovasculaires sont favorisées par un certain nombre de facteurs de risque dont beaucoup sont évitables ou traitables. Et ils s’additionnent l’un l’autre. « Le tabagisme est ce qui nuit le plus à notre cœur », indique le médecin. Fumer est ainsi le plus grand facteur de risque de l’athérosclérose, maladie artérielle chronique caractérisée par des dépôts de lipides dans les artères (les plaques d’athérome) qui se calcifient, grossissent progressivement et réduisent le diamètre des artères conduisant à des accidents cardiovasculaires. Autres facteurs de risque de maladies cardiaques : le diabète de type II, l’hypertension artérielle (HTA) et l’excès de cholestérol. Le surpoids et la sédentarité nuisent aussi à notre cœur. « Une consommation d’alcool excessive est également toxique pour le muscle cardiaque », ajoute notre expert.
Activité physique : un des piliers de la prévention cardiaque
À l’inverse, il existe des facteurs protecteurs du cœur, de façon directe, notamment en entretenant la souplesse du muscle cardiaque et indirecte, en limitant les facteurs de risque liés au surpoids et à la sédentarité. « Déjà, globalement, toute activité physique, quelles que soient sa durée et son intensité, est bénéfique et offre une prévention importante », informe le Dr Vadeboncoeur. Il précise que pour augmenter les gains de cette activité, elle doit être au moins modérée et pratiquée 150 minutes et plus par semaine. « Les exercices aérobiques sont ceux qui font le plus travailler le cœur », précise-t-il. Des exemples ? La marche rapide et la course à pied, le cyclisme ou la natation. Bouger permet aussi de stabiliser son poids voire perdre quelques kilos si besoin, diminuer le taux de « mauvais » cholestérol, lutter contre le diabète et réduire la pression artérielle. Il faudrait idéalement y ajouter un peu de musculation. « Il est montré que l’entraînement musculaire contre résistance durant 30 minutes 2 fois par semaine est un facteur de prévention grâce à des protéines émises par les muscles qui protègent des maladies cardiaques », explique le spécialiste.
Diète méditerranéenne et lutte contre le stress
Parmi les autres piliers de la prévention cardiaque, l’alimentation tient une place essentielle. « La diète méditerranéenne, riche en végétaux, poissons et huile d’olive extra-vierge, est celle qui est la plus favorable à la bonne santé cardiovasculaire », enseigne le Dr Vadeboncoeur. S’occuper de sa santé mentale est aussi indispensable. « Les facteurs psychologiques (stress, dépression, anxiété) ont un effet néfaste de mieux en mieux connu sur la santé cardiovasculaire. Ils augmentent l’inflammation de l’organisme ce qui active les gènes défavorables. » Pour lutter contre le stress et l’anxiété, la relaxation, le yoga ou le Taï-Chi peuvent être une aide précieuse.
Le contact avec la nature bénéfique pour le cœur
De plus en plus d’études démontrent que le contact avec la nature est un facteur de prévention des maladies cardiaques. Beaucoup de paramètres entrent en jeu mais c’est très certainement lié au fait que l’immersion dans la nature réduit le stress et l’anxiété, ce qui a pour effet de diminuer la pression artérielle et le taux de cortisol (hormone du stress).
*Auteur de Cœurs du premier au dernier battement, les Éditions de l’homme, 2023
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