Le textile est le troisième secteur à utiliser le plus de plastique après celui des emballages et du bâtiment. Or, cette production génère une forme de pollution inquiétante comme le révèle un rapport de l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (Igedd).
Depuis les années 2000, la production mondiale de plastique a augmenté de plus de 50 %. Les déchets, qui en découlent, ont évolué dans la même proportion. Et, parmi eux, les microplastiques d’origine textile sont de plus en plus nombreux.
Publié en février 2024, un rapport de l’Igedd pointe la pollution générée par ces plastiques. Il s’est penché sur les microparticules solides inférieures à 5 mm, non solubles et non biodégradables émises par les produits d’origine textile destinés à l’habillement et à l’équipement de la maison. La conclusion est édifiante : la pollution par les microplastiques a été constatée dans tous les milieux et sur toute la planète, y compris dans les secteurs les plus reculés comme l’Arctique et l’Antarctique, les fonds des océans et les nappes d’eau souterraines. L’émission de ces microplastiques est liée à la production des textiles, leur utilisation (en raison de leur lavage qui contamine les eaux et les sols) et lorsqu’ils sont jetés à la décharge. Sont particulièrement pointés du doigt les textiles synthétiques. En raison du rôle grandissant de la fast fashion [mode éphémère, NDLR], ils représentent désormais les deux tiers du marché des fibres textiles.
Une altération possible de la fonction cellulaire
Différentes études ont évalué les risques pour les écosystèmes des microplastiques. Elles ont révélé qu’ils altéraient les coraux, les huîtres ou certains types de poissons mais aussi le phytoplancton, le sol et ses invertébrés. Il n’existe en revanche pas de travaux équivalents concernant la santé humaine. Des études réalisées sur les effets des nanoparticules sur des cellules en culture et in vivo ont cependant révélé « une possible altération de la fonction cellulaire sous l’effet du stress oxydatif et une inflammation avec des conséquences sur certains organes tels que le foie et l’amplification de maladies telles que l’obésité », selon le rapport de l’Igedd. Contrairement à ce que prévoit la proposition de loi contre la fast fashion (voir encadré), il ne recommande pas l’application du principe de « pollueurs payeurs » : « Le secteur économique du textile emploie dans l’Union européenne 1,5 million de personnes dans 160 000 entreprises […] Toute prise de décision impactant les processus de production et de commercialisation comporte des risques de déstabilisation de certaines marques. » Il propose plutôt de lutter contre la surconsommation textile en communiquant sur son impact environnemental et en impliquant les producteurs mais aussi en assurant le réemploi et la réparabilité. Parmi les solutions proposées figurent aussi l’information des consommateurs grâce à la mise en place d’un étiquetage des produits, le développement de labels pour les producteurs et la captation des microparticules après le lavage des étoffes. Enfin, ce rapport recommande d’interdire les exportations de produits textiles synthétiques comme déchets dans les pays tiers qui ne peuvent pas les gérer et d’orienter le recyclage des fibres textiles vers des utilisations ne générant pas la production de microparticules.
La pollution par les micro-plastiques d’origine textile, Virginie Dumoulin, Sabine Saint-Germain, IGEDD, 2024
Une loi contre la fast fashion à venir
Plus d’un an après le vote à l’Assemblée nationale, la proposition de loi visant à réduire l’impact environnemental de l’industrie textile a été examinée le 19 mars par la commission de l’aménagement du territoire et du développement durable du Sénat et devrait être soumise au vote en mai. Elle a notamment pour objectif de limiter le développement du secteur de la mode éphémère en le pénalisant financièrement ou en interdisant la publicité des marques du secteur.
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Le textile est le troisième secteur le plus consommateur de plastique, après les emballages et le bâtiment, selon un #RapportIGEDD. Les microplastiques issus des textiles synthétiques, en grande partie liés à la fast fashion, polluent tous les milieux, de l'Arctique aux océans. Des solutions existent cependant : recyclage, étiquetage, et réduction de la surconsommation.
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