Grâce au télémonitoring fœtal à domicile, les sages-femmes peuvent surveiller à distance les battements cardiaques de l’enfant à naître et les contractions de la mère. Encore rare, cet outil est utilisé selon un protocole strict.
Mis en place depuis environ une dizaine d’années, le télémonitoring fœtal à domicile représente une alternative sérieuse à l’hospitalisation pour les femmes enceintes présentant une grossesse à risque. « Cette technologie permet aux sages-femmes de surveiller à distance le rythme cardiaque du fœtus et les contractions utérines de la patiente, tout en lui évitant des déplacements fréquents à l’hôpital ou une hospitalisation complète », indique Marianne Benoit Truong Canh, vice-présidente du Conseil national de l’Ordre des sages-femmes.
Un suivi à distance… mais rapproché
« Ce système est principalement utilisé pour les grossesses où la surveillance quotidienne est indispensable, précise la sage-femme. C’est notamment le cas quand le fœtus est petit ou quand il présente des anomalies morphologiques. » Il peut être mis en place dès la 28e semaine d’aménorrhée (presque six mois de grossesse). À son domicile, la patiente, équipée d’une machine, positionne elle-même deux capteurs sur son ventre. Les données sont ensuite envoyées vers un receveur et analysées à distance par une sage-femme en ville. Si un problème est détecté, un protocole se met en place : soit la patiente se rend à l’hôpital, soit une intervention rapide est programmée.
Ce dispositif en distanciel présente plusieurs avantages : il limite d’une part les trajets des sages-femmes et donc leur libère du temps pour s’occuper d’autres patientes, mais réduit aussi considérablement la charge des déplacements pour les patientes. « Il est à ce titre particulièrement utile pour les femmes vivant loin d’une structure hospitalière ou ayant des enfants à charge », souligne Marianne Benoit Truong Canh. Toutefois, il ne remplace pas une hospitalisation, qui peut s’avérer parfois nécessaire dans les cas les plus complexes.
Un service particulièrement encadré
Ce service implique une organisation rigoureuse. « Pour que cette méthode soit efficace, elle nécessite une structure avec des professionnels motivés, équipés et bien organisés, pointe la vice-présidente de l’Ordre. Le circuit de réception et d’analyse de l’information doit répondre à un protocole strict, et le maillage ville-hôpital doit être solide pour assurer une prise en charge rapide en cas de besoin. »
De plus, la patiente doit suivre au préalable une formation à domicile ou dans la structure. Elle y apprend à poser le matériel et à le faire fonctionner. En cas de problème, elle peut appeler une sage-femme libérale ou une professionnelle de l’hospitalisation à domicile (HAD) pour être rassurée ou orientée. « Ce dispositif est un moyen et ne remplace en rien l’accompagnement humain », souligne la sage-femme.
Une offre conditionnée
L’utilisation de ce système nécessite avant toute chose l’accord de la future mère. « Il ne convient pas à tout le monde, assure Marianne Benoit Truong Canh. La patiente doit être volontaire et pourvue d’un désir d’autonomie. » Il est du devoir de la sage-femme de bien lui expliquer les conditions de mise en œuvre pour s’assurer que ce dispositif correspond à ses attentes. Par ailleurs, il est indispensable d’avoir une bonne connexion internet au domicile de la patiente, pour permettre l’envoi des données.
Bien qu’efficace, le suivi à distance reste aujourd’hui proposé dans un nombre limité de lieux, en raison du coût élevé du dispositif, mais aussi de l’encadrement et de l’engagement nécessaires du personnel.
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Grâce au télémonitoring fœtal à domicile, les sages-femmes peuvent suivre à distance le rythme cardiaque du bébé et les contractions de la maman, évitant ainsi hospitalisation ou déplacements fréquents pour les patientes. Une solution précieuse pour les grossesses à risque, notamment en zones éloignées, qui doit cependant répondre à un protocole strict.
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