Résistance aux antibiotiques : on démêle le vrai du faux

La résistance aux antibiotiques, appelée antibiorésistance, est un enjeu de santé majeur. Elle est reconnue par l’Organisation mondiale de la santé « comme l’une des dix principales menaces pour la santé publique ». Mais de quoi parle-t-on exactement ? Quels sont les risques ? Et comment peut-on freiner ce phénomène ? Testez vos connaissances.

Les antibiotiques sont des médicaments qui agissent contre les bactéries et les virus

Faux. Les antibiotiques ne luttent que contre les infections bactériennes, c’est-à-dire celles dues à une bactérie. Ils ne sont pas efficaces, et donc inutiles, contre les infections virales, comme le rhume ou la grippe, et contre les champignons.

L’antibiorésistance est un phénomène naturel

Vrai et faux. L’antibiorésistance est la capacité d’une bactérie à résister à l’action d’un antibiotique. Elle peut être innée (naturelle) ou acquise, lorsque la bactérie développe spontanément cette résistance. L’utilisation excessive ou inadaptée des antibiotiques, que ce soit chez l’humain, dans l’élevage, la médecine vétérinaire ou encore via leur rejet dans l’environnement, accélère fortement ce phénomène. Loin d’être nouveau, il a été identifié dès les années 1940, avec l’apparition de bactéries résistantes à la pénicilline. Aujourd’hui, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) distingue 15 familles de bactéries résistantes aux antibiotiques.

L’antibiorésistance tue

Vrai. Car lorsqu’une bactérie est résistante à tous les antibiotiques connus utilisables chez l’humain, cela peut entraîner une impasse thérapeutique. Plus aucun traitement n’est alors possible. Aujourd’hui par exemple, la bactérie Escherichia coli, les staphylocoques dorés et les infections nosocomiales sont de plus en plus résistants à plusieurs antibiotiques. Et dans les années à venir, des infections mineures pourraient de nouveau être mortelles. À l’échelle mondiale, on estime que l’antibiorésistance serait responsable de 5 millions de morts par an. « Sans intervention immédiate, la résistance aux antimicrobiens pourrait entraîner jusqu’à 10 millions de décès par an en 2050 », alerte l’OMS.

Je peux prendre un antibiotique prescrit auparavant par mon médecin si je me sens malade

Faux. Un antibiotique doit toujours être prescrit par un médecin, et pour chaque usage. Si vous êtes malade, consultez votre médecin traitant qui, en cas d’infection bactérienne, vous prescrira des antibiotiques adaptés. Selon la Haute Autorité de santé (HAS) : « La réduction de la durée de traitement antibiotique au minimum nécessaire pour les pathologies bactériennes courantes de ville constitue une des stratégies pour restreindre l’exposition aux antibiotiques et lutter contre les résistances bactériennes. » Elle recommande ainsi aux médecins de prescrire la durée la plus courte possible. Par ailleurs, il est important de bien respecter la posologie, c’est-à-dire le dosage et la fréquence de prise des médicaments, et de suivre la prescription jusqu’au bout, même si on ne se sent plus malade. Dans le cas contraire, les bactéries survivantes peuvent alors devenir résistantes.

La recherche de nouveaux antibiotiques permet de rattraper le retard

Faux. Le développement d’antibiotiques est lent et coûteux, alors que les résistances, elles, progressent vite.

En me faisant vacciner, je participe à lutter contre l’antibiorésistance

Vrai. Pour lutter contre la résistance des médicaments, la première chose à faire à l’échelle individuelle est d’éviter la propagation des infections bactériennes. Pour cela, il faut adopter des mesures d’hygiène simples : se laver les mains régulièrement et porter un masque quand on est malade. Se faire vacciner permet aussi de se protéger.

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Savez-vous ce qu'est l'antibiorésistance ? Connaissez-vous ses conséquences sur la santé ? Et mettez-vous en place les bons gestes pour freiner ce phénomène ? Testez vos connaissances, en répondant "vrai" ou "faux" à ces questions.

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