Organiser et financer ses obsèques à l’avance et éviter ainsi à ses proches d’avoir à s’en occuper le moment venu, tel est l’objectif du contrat prévoyance obsèques. Comment être sûr de choisir ce qui correspond le mieux à ses attentes ? Le point sur les principales précautions à prendre avant de souscrire.
De 3 500 à 7 000 euros, c’est ce que coûte en moyenne, aujourd’hui, l’organisation et le financement des obsèques en France. Un tarif variable qui dépend de plusieurs critères : la qualité du cercueil, le coût de la concession, de l’inhumation ou de la crémation, le choix des soins de conservation et de présentation du corps, l’option du salon privatif et du séjour en chambre funéraire… Pour éviter que ces frais ne reposent sur la famille, nombreux sont ceux qui, à partir d’un certain âge, choisissent de souscrire un contrat de prévoyance obsèques (environ 4,5 millions de Français sont couverts). Ces souscriptions concernent deux types de contrats : les contrats dits en capitaux, qui représentent actuellement 70 % des ventes, et les contrats de prestations, beaucoup plus rares. « Avec le contrat en capital, la personne cotise et s’assure pour le jour J, explique Bernard Saguy, directeur général de Mutac, mutuelle nationale spécialisée dans la prévoyance obsèques. De son côté, l’assureur paie le capital destiné à couvrir les frais d’obsèques. Ces contrats sont souvent assortis d’une assistance qui concerne des prestations spécifiques liées au décès, comme le rapatriement du corps ». Selon ce que décide le souscripteur, le capital sera remis soit à un prestataire funéraire (tiers payant), soit à la famille (attention, il doit exclusivement être utilisé au financement des obsèques).
Organiser le détail de ses obsèques
Avec le contrat en prestations, la personne organise à l’avance tout le détail de ses obsèques. Dès la souscription, elle choisit entre la crémation et l’inhumation et définit le déroulement de la cérémonie ainsi que l’ensemble des prestations nécessaires. Ici, le bénéficiaire du capital est l’opérateur funéraire. La difficulté est de prévoir dans quelle mesure le coût des prestations choisies aura augmenté lorsque le décès interviendra. « Il faut donc bien veiller à ce que [celui-ci] comprenne une revalorisation régulière du capital, parce que, dans le domaine funéraire, l’inflation est loin d’être neutre », précise Bernard Saguy.
Autre élément à prendre en compte : pour que le contrat obsèques garde un caractère assuranciel, mieux vaut ne pas souscrire trop tôt. A 30 ans, par exemple, il y a une forte probabilité de vivre jusqu’à 80-85 ans au moins, sauf maladie déjà déclarée ou accident. Si le souscripteur est trop jeune, il pourra finalement être amené à payer plus que le montant du capital souscrit (et qui sera versé par l’assureur au moment du décès). Dans ce cas-là, il est préférable d’éviter une cotisation viagère et de choisir, en fonction de ses moyens et de son âge, des cotisations allant de cinq à vingt ans. Actuellement, l’âge moyen de souscription tourne autour de 65-70 ans et, le plus souvent, la durée de cotisation est comprise entre dix et quinze ans.
Y aura-t-il une avance d’argent à effectuer lors du décès ?
Il faut aussi bien s’informer sur la façon dont sera versé le capital : « S’il revient directement à l’opérateur funéraire, la famille n’aura pas d’argent à avancer, et c’est toujours une bonne chose en pareilles circonstances », souligne M. Saguy. N’hésitez pas non plus à vérifier que les services associés au contrat correspondent bien à ce dont vous avez besoin, car certains contrats proposent une assistance très réduite. « Ce qui est important, c’est surtout le rapatriement du corps. Il est donc préférable que cette option soit incluse sans limitation de kilométrage, conseille Bernard Saguy. Il y a des contrats qui proposent le rapatriement du défunt pour tout déplacement au-delà de 50 kilomètres du domicile. Cependant, en zone rurale ou périurbaine, vous pouvez très bien mourir dans un hôpital situé à moins de 50 kilomètres, mais tout de même loin de chez vous. L’assistance n’interviendra pas, alors que le rapatriement représente un coût important, qui viendra amputer une partie du capital destiné au financement des funérailles. »
Enfin, de manière plus anecdotique, on peut aussi demander quels sont les avantages consentis par l’assureur en cas de souscription simultanée d’un couple.
Quelle différence avec une assurance décès ?
Techniquement parlant, l’assurance obsèques et l’assurance décès reposent sur le même principe : celui de l’assurance-vie, mais en réalité elles n’ont pas la même finalité. Alors que la première est destinée à financer vos obsèques (voire pour objectif de protéger vos proches et de garantir leur avenir. L’assurance décès prévoit le versement d’un capital décès ou d’une rente à un ou plusieurs bénéficiaires à la mort de l’assuré. Ce capital, qui peut aussi servir à financer les obsèques ou les droits de succession, s’ajoute au capital décès prévu par le régime général de la Sécurité sociale. Diverses options peuvent être proposées : rente éducation, revalorisation du capital ou encore rapatriement du défunt.
Les solutions mutualistes
Certaines mutuelles proposent des contrats de prévoyance obsèques. Fidèles aux valeurs mutualistes, elles respectent leur devoir de conseil et d’information. Les solutions proposées recherchent toujours le juste prix et offrent généralement l’écoute et l’accompagnement nécessaires aux familles, avec par exemple une assistance pour les démarches administratives et juridiques. Elles peuvent également inclure le tiers payant obsèques, une option grâce à laquelle l’assuré ou sa famille peut faire appel à l’opérateur funéraire de son choix. D’autres assistances comprennent aussi l’hébergement des membres de la famille qui viennent de loin pour assister aux funérailles, la mise à disposition d’un taxi pour la veuve ou le veuf âgés qui doit accomplir les formalités liées aux obsèques, la garde d’enfants ou des personnes dépendantes lors des funérailles ou encore l’aide au tri des affaires du défunt.
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