Alors que l’Ecosse devient le premier pays au monde à rendre les protections hygiéniques gratuites pour ses élèves à revenu limité, la France s’apprête, elle aussi, à enrayer la « précarité menstruelle », bousculée par la pression des associations et des réseaux sociaux. Le lancement de la pétition Paie tes règles, le 29 octobre dernier, et le succès de son hashtag sur Twitter a accéléré la question du remboursement intégral des protections hygiéniques, considérées comme des produits de luxe par bon nombre de femmes. C’est dans le cadre des débats autour du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) que la sénatrice Patricia Schillinger a déposé – puis retiré à la demande de la ministre de la Santé – un amendement visant à transférer une partie des fonds du programme « Egalité entre les femmes et les hommes » pour répondre à la précarité liée aux règles. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, s’est ensuite engagée à « trouver un vecteur pour que nous améliorions la gratuité des protections hygiéniques […] d’ici à la loi de finances de l’année prochaine ». Une mesure très attendue, notamment par les collectifs féministes comme Georgette Sand qui, à la suite d’une campagne militante en 2015, avait obtenu de l’Assemblée nationale un abaissement de la TVA de 20 à 5,5 %. Mais cette baisse n’avait pas été répercutée sur les prix des produits, offrant les bénéfices aux marques et non aux consommatrices. De nombreuses femmes sans-abri, travailleuses précaires ou encore étudiantes redoutent cet achat mensuel à cause d’un manque de moyens financiers, alors qu’il est essentiel à leur bien-être et à leur santé.
Un sujet encore tabou dans les pays riches comme la France, mais qui demeure une réalité. Face à ce constat préoccupant, la mutuelle des étudiants (LMDE) a proposé à ses adhérentes de rembourser jusqu’à 25 euros par an de protections hygiéniques sur présentation des factures d’achat. Grâce à la mobilisation des associations, la mairie de Paris a mis en place dans plusieurs arrondissements (14e, 18e, 19e…) des « boîtes à dons » dans lesquelles il est possible de déposer des protections qui seront ensuite redistribuées à des acteurs sociaux, le Samu social par exemple.
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