55 % de la hausse du taux d’obésité provient des zones rurales

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il serait plus facile de garder la ligne lorsque l’on habite en ville. Une étude britannique publiée dans la revue Nature, qui a analysé les données de 112 millions d’individus dans 200 pays, l’obésité augmenterait plus vite dans les campagnes que dans les zones urbaines. Plus de la moitié de la hausse (55 %) – et même plus de 80 % dans les pays à plus faibles revenus – est en effet observée chez des populations rurales, ce qui vient écorner l’image d’Epinal d’une vie à la campagne où l’on fait plus d’exercice et où l’on mange des produits sains. Les changements de mode de vie expliqueraient ces résultats, car l’on vit à la campagne de plus en plus comme en ville : on se déplace surtout en voiture, les travaux agricoles sont de plus en plus mécanisés et l’on y consomme aujourd’hui, comme les citadins, des aliments transformés que l’on achète en grande surface. De plus, le taux d’obésité étant inversement proportionnel au niveau socio-économique, la paupérisation des zones rurales contribue certainement au phénomène. Pour enrayer l’épidémie, il faudra donc certainement revoir les politiques de prévention, souvent concentrées dans les villes, pour mieux prendre en charge tous les territoires. Cette maladie chronique, qui touchait quelque 650 millions d’adultes dans le monde en 2016, tandis que 1,9 milliard de personnes étaient en surpoids, continue de s’étendre dans la plupart des pays. Depuis, 1975, les chiffres ont triplé selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cette nouvelle étude révèle par ailleurs qu’entre 1985 et 2017, l’indice de masse corporelle (IMC), qui permet de mesurer la corpulence d’un individu en rapportant son poids à sa taille, a augmenté en moyenne de 2 kg/m2 chez les femmes et de 2,2 kg/m2 chez les hommes, soit une hausse de 5 kg à 6 kg par individu en moyenne.

•