Orthodontie : pourquoi suivre un traitement à l’âge adulte ?

Grâce à des dispositifs peu ou non visibles, cette spécialité médicale convainc de plus en plus d’adultes, voire de seniors. Si l’objectif des traitements orthodontiques est bien de redresser les dents, leurs intérêts dépassent largement la simple motivation esthétique. Explications avec Olivier Sorel, orthodontiste et professeur à la faculté de Rennes.

Les appareils dentaires ne sont plus l’apanage des enfants. « Entre 30 % et 40 % des soins d’un cabinet d’orthodontie sont aujourd’hui administrés à des adultes », détaille Olivier Sorel orthodontiste et professeur à la faculté dentaire de Rennes. Le praticien constate également que cette augmentation des consultations orthodontiques après 18 ans s’est grandement intensifiée depuis les années 2000, avec l’évolution des techniques et des matériaux. « Les appareillages sont de plus en plus discrets : les attaches orthodontiques peuvent être collées sur la surface externe visible des dents, en céramique de la même couleur que les dents, ou collées sur leurs faces internes cachées ce qui les rend invisibles… » Le spécialiste tient à faire une mise en garde à propos des traitements par gouttières non contrôlés en cabinet d’orthodontie : « l’indication, le diagnostic et le pronostic d’un professionnel s’avèrent indispensables pour assurer la bonne évolution du traitement orthodontique ».

Les motifs de consultation des adultes sont multiples et dépassent bien souvent la motivation esthétique. « Certains décalages ou malpositions peuvent entraîner des difficultés, comme une usure prématurée des dents, une aggravation des maladies des gencives et de l’os qui soutient les dents. Un mauvais alignement des dents peut également être associé à des problèmes fonctionnels de mastication aux conséquences digestives, de ventilation par la bouche ou d’apnée du sommeil dont l’impact sur la santé générale est avéré », explique le professeur.

Le traitement s’adapte à l’âge des patients

Si les seniors restent minoritaires dans les consultations orthodontiques pour adultes, il arrive que des patients âgés de 70 ans et plus aillent consulter un spécialiste. « A cet âge, l’intervention est plutôt locale afin d’apporter une réponse rapide et efficace sur les dents qui posent problème. La conception des traitements s’adapte à l’âge des patients », assure Olivier Sorel.

Un grand nombre de techniques pourra se faire en cabinet. « Pour remettre les dents en équilibre sur leur base osseuse, nous pouvons notamment proposer à l’adulte le port d’élastiques pour corriger les décalages. Nous utilisons aussi des ancrages vissés, sortes de mini-implants temporaires afin d’optimiser la mécanique orthodontique… ». L’orthodontiste précise que l’amplitude des déplacements dentaires est limitée par le support parodontal (gencive et os alvéolaire) dont la bonne santé est la priorité.

L’orthodontie associée à la chirurgie

Si les déplacements dentaires nécessitent un mouvement plus important : une opération chirurgicale sera alors nécessaire. « La chirurgie orthognatique permet un déplacement des dents d’une plus grande amplitude ; elle harmonise les décalages squelettiques des mâchoires. L’association de l’orthodontie et de la chirurgie maxillo-faciale demande un diagnostic complexe et précis prenant en compte la position des dents et l’architecture du squelette de la face du patient », ajoute Olivier Sorel.

La Sécurité sociale ne prend pas en charge les traitements orthodontiques démarrés après l’âge de 16 ans. Il existe toutefois une exception pour un unique semestre orthodontique pré-chirurgical. La chirurgie orthognatique, elle, est prise en charge par l’Assurance maladie. Les complémentaires santé peuvent éventuellement prendre en charge une partie des remboursements.

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