Certaines maladies, que l’on pensait éradiquées, sévissent de nouveau. Ainsi, rougeole, tuberculose, gale, polio… ont fait leur retour en France. Comment s’expliquent ces résurgences et quels sont les traitements ?
Faute d’accès aux traitements dans les pays pauvres, des milliers d’enfants meurent encore tous les jours de la rougeole ou de la tuberculose, des maladies qui pourraient être complètement éradiquées si tous les moyens étaient mis en œuvre. Mais en France aussi, et pour diverses raisons, comme un dépistage insuffisant ou encore un recul de la vaccination, réapparaissent des maladies que l’on pensait faire définitivement partie du passé. Ce retour de maladies anciennes – parfois très contagieuses – dans les pays développés est aussi en partie lié à la pauvreté et aux mouvements de populations. Et la crise sanitaire actuelle aggrave certaines situations déjà problématiques, telles que les mauvaises conditions de vie et d’hygiène des personnes en situation de précarité.
La tuberculose, une des maladies les plus meurtrières dans le monde, revient petit à petit dans les milieux les plus défavorisés.
Avec l’amélioration des conditions sanitaires, le développement du BCG dans les années 1920 puis celui des antibiotiques dans les années 1950, cette affection pulmonaire très contagieuse avait presque disparu. Mais elle est de nouveau présente dans certains territoires (Seine-Saint-Denis, Guyane, Mayotte), parmi les personnes les plus précaires (migrants, SDF, détenus). 5 092 cas ont été déclarés en France en 2018, soit une incidence de 7,6 cas pour 100 000 habitants. Cette maladie infectieuse se transmet par les postillons et les crachats. Elle se soigne par antibiothérapie.
Le virus de la rougeole se transmet très facilement par la toux, les éternuements et les sécrétions nasales. Il circule à nouveau dans certaines régions à la faveur d’une baisse de la vaccination.
« Le nombre de cas de rougeole a augmenté de manière importante depuis novembre 2017, indique Santé publique France, qui ajoute que 91 % des cas « surviennent chez des sujets non ou mal vaccinés ». Entre le 1er janvier et le 20 mars 2019, 405 cas de rougeole ont été déclarés en France, dont 28 % ont entraîné une hospitalisation et 8 % se sont compliqués en pneumopathie. La France, pays de Pasteur, le père de la vaccination, a d’ailleurs fait la une des médias en 2019, lorsque les autorités du Costa Rica ont signalé l’arrivée sur leur sol d’un petit garçon français porteur des symptômes qui n’était pas vacciné. Or cette maladie hautement contagieuse, pouvant même être mortelle, notamment chez les jeunes enfants et les personnes fragiles, avait complètement disparu depuis 2014 de ce pays d’Amérique latine.
Des cas de polio ont été signalés récemment en Europe
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la Roumanie et deux pays voisins (la Bosnie-Herzégovine et l’Ukraine) « restent exposés à un risque élevé de flambée durable de poliomyélite ». Quinze autres pays seraient menacés en Europe « en raison du manque d’immunité de la population contre la polio », s’inquiète l’autorité sanitaire. Car « le risque de réintroduction du virus en Europe existe tant qu’il existe des groupes de population non ou sous-vaccinés dans les pays européens et que la poliomyélite n’est pas éradiquée », souligne-t-elle.
On l’avait presque oubliée : la gale a fait un retour remarqué en France, où le nombre de cas est en hausse de 10 % par rapport à 2002.
Comme la Covid-19, c’est une zoonose, c’est-à-dire une maladie qui a transité d’abord par un animal avant de contaminer l’homme. Cette fois, le responsable n’est pas un virus mais un acarien qui a transité d’abord par un animal. La femelle de ce parasite, le sarcopte, creuse des galeries dans l’épiderme pour y pondre, ce qui provoque d’intenses démangeaisons, en particulier la nuit. Bien qu’elle soit bénigne, la gale est très contagieuse. Difficile à diagnostiquer, elle est souvent prise en charge tardivement, ce qui lui laisse le temps de se propager aisément, notamment dans les écoles et les lieux de vie collective. Heureusement, il existe une molécule, l’ivermectine, à prendre sous forme de comprimés, qui permet de s’en débarrasser en une dizaine de jours. Ce traitement doit être complété par un lavage à 60° C de tous les vêtements et du linge de maison.
La peste : une maladie « réémergente »
En France, les derniers cas de peste remontent à 1945 (en Corse). Cette maladie, qui a totalement disparu depuis, est encore présente dans certaines régions, dont Madagascar, la République démocratique du Congo et le Pérou. La peste relève d’un règlement sanitaire international qui impose à tous les pays de déclarer les cas à l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Parce qu’il est extrêmement pathogène, le bacille de la peste a été classé au début des années 2000 dans les agents infectieux susceptibles d’être utilisés à des fins de bioterrorisme.
Pour en savoir plus : Le site Vaccination-info-service.fr présente des informations validées scientifiquement maladie par maladie et vaccin par vaccin.
Post Facebook : Des #maladies que l’on croyait disparues font à nouveau parler d’elles sur le territoire français. En voici quelques-unes parmi les plus virulentes.
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