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Pr Yves Lévi : « La chimie moderne a permis des réalisations extraordinaires mais en contrepartie, la planète est aujourd’hui largement polluée »

Yves Lévi est professeur émérite en santé publique et santé environnementale à l’Université Paris-Saclay et membre des Académies nationales de médecine, de pharmacie et des technologies. La Fondation de l’Académie de médecine, dont il est vice-président, a publié en janvier 2024 le livre blanc « Pollution chimique de l’environnement et santé publique : exposome et prévention », accompagné d’un glossaire, pour sensibiliser le grand public et les décideurs à ce sujet d’importance.

Où trouve-t-on des polluants chimiques dans notre environnement ?

Ces polluants sont partout : dans l’eau, les aliments, l’air et dans beaucoup d’objets du quotidien. La chimie moderne a permis des réalisations extraordinaires contribuant à augmenter notre espérance de vie – des nouveaux produits, des nouveaux matériaux, des nouveaux médicaments… aux bienfaits indéniables – mais, en contrepartie, la planète est aujourd’hui largement polluée. Que l’on aille au pôle Nord ou dans les océans, il y a de la pollution chimique partout.

De plus, les niveaux atteints et la diversité de la pollution sont très importants, ce qui affecte notre santé et celle de l’environnement. En 2001 déjà, la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants (POP) a considéré que nous avions atteint un niveau inacceptable et a donc commencé à en interdire. Mais le processus est trop long et complexe.

Pourquoi est-ce aussi long ?

Les négociations ont lieu à l’échelle mondiale et, évidemment, tous les lobbies chimiques agissent pour empêcher ou limiter ces interdictions. D’autant que ces sujets mettent énormément de temps à devenir public. D’abord, ce sont des scientifiques qui découvrent la présence d’un polluant, volontairement ou par hasard. Ensuite, d’autres laboratoires la confirment dans le monde et, des congrès scientifiques s’organisent pour comparer les résultats. Les années passent et les rapports sont publiés. Tout cela reste trop souvent discret, jusqu’à ce que les médias s’en emparent ce qui conduit à une information des citoyens et donc une motivation des décideurs politiques et industriels. Aujourd’hui, la grave situation de la pollution par les PFAS, les per et polyfluoroalkylées ou « polluants éternels » est beaucoup décrite à juste titre. Mais cela fait plus de 20 ans que les scientifiques ont découvert leur importante présence dans certaines rivières en Allemagne.

Alors bien sûr, il ne faut pas s’affoler mais plutôt prendre conscience que le développement mondial depuis les années 1950 a très logiquement amené une pollution générale de l’environnement et agir vite pour la réduire.

Quels effets ont toutes ces pollutions sur la santé ?

Tout va dépendre du type de polluant. Il existe deux grandes catégories de toxiques. Ceux à effets de seuil, dont il est possible de définir un niveau d’exposition en dessous duquel nous ne détectons pas de toxicité. Cela permet de déterminer une valeur limite, protectrice des populations.

Et puis, il existe la catégorie des polluants dits sans seuil. Ce sont notamment les produits cancérigènes et radioactifs pour lesquels il n’est pas possible de fixer une valeur car le risque est présent même à très faible concentration.

Qu’ils soient à effet de seuil ou sans seuil, les polluants, le plus souvent en mélanges, peuvent provoquer différentes maladies. Il y a évidemment les cancers, qui peuvent être dus à un produit en particulier – comme le cancer de la plèvre causé par l’amiante – ou être multifactoriels.

Les polluants sont aussi impliqués dans les troubles de la reproduction, avec les perturbateurs endocriniens (PE) qui agissent sur les hormones sexuelles notamment. D’ailleurs, les PE peuvent aussi induire des cancers hormonodépendants, comme le cancer du sein.

La pollution exerce également une influence sur l’épidémie de diabète, sur les allergies, sur les maladies cardiovasculaires… L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime qu’environ 40 % de nos maladies sont dues à des expositions environnementales.

Où en est la recherche sur les polluants chimiques ?

L’enjeu est de savoir quels effets biologiques induisent les polluants quand on combine les expositions. Les études toxicologiques permettent de connaître l’impact d’une molécule individuellement mais les combinaisons de multiples effets biologiques, qui peuvent s’additionner ou s’annuler, sont très complexes.

En parallèle des dosages chimiques, nous réalisons des bioessais qui consistent à prélever un échantillon dans l’environnement, à en extraire les polluants et à mesurer leurs effets biologiques sur des cellules ou des animaux, en laboratoire. Cela permet de connaître l’impact des polluants auxquels on est exposés même sans avoir la nature du mélange.

La recherche manque de financement à la hauteur de l’enjeu majeur que représente ce sujet de la multi-exposition aux polluants. Citons toutefois, des budgets de recherche sur l’exposome au niveau européen, à hauteur de plus de 100 millions d’euros.

Qu’est-ce que l’exposome justement ?

L’exposome désigne l’ensemble des expositions environnementales auxquelles un individu est soumis tout au long de sa vie, depuis la conception (vie intra-utérine) jusqu’à la mort. L’ambition de la recherche sur l’exposome est donc d’essayer de mesurer toutes les expositions des populations et de les combiner aux données de santé, afin d’obtenir des modèles et de prédire les situations à risque. Ainsi, en fonction du lieu où vous habitez, de votre travail, de votre alimentation… il sera possible de calculer les probabilités de risque de développer telle ou telle maladie. Cela sera un outil exceptionnel pour définir et mettre en place de meilleures stratégies de prévention sanitaire et de réduction des risques.

Est-il possible de savoir à quels polluants nous sommes exposés individuellement ?

Presque pas et c’est bien le problème. Par exemple au domicile, si vous brûlez des bâtons d’encens, si vous multipliez les nettoyants ménagers, vous êtes exposés à des composés volatils organiques (COV) qu’ils émettent, sans compter ceux issus du mobilier neuf ou des ateliers de bricolage. Si vous habitez dans une zone granitique (Massif central, etc.), vous pouvez respirer du radon, un gaz naturel qui peut provoquer un cancer du poumon. Et là, je ne cite que des éléments du domicile mais il faut aussi prendre en compte les expositions au travail, dans les transports…

Peut-on réduire son exposition ?

Oui, mais attention il ne s’agit pas de culpabiliser le citoyen car de très grandes masses de polluants sont émises dans l’environnement par les industries et l’agriculture. Dans de nombreux domaines, le citoyen n’a pas la main. C’est pour cela qu’il faut agir à tous les niveaux : celui des industriels, des pouvoirs publics et du citoyen. Plus le public aura conscience des enjeux, plus il saura influer sur les décideurs (maire, député, sénateur…), et plus les politiques agiront pour la protection de la santé de l’environnement et celle des populations.

Au travail, il faut utiliser les systèmes de protection. À la maison, chacun doit limiter au maximum la diffusion de produits chimiques en évitant, par exemple, le contact entre les aliments et le plastique, en arrêtant de diffuser des produits volatils, en aérant régulièrement, en éliminant la poussière, en cessant de fumer… La période de la grossesse et, plus largement les 1 000 premiers jours de la vie, doivent être impérativement protégés. Tous ces gestes de prévention doivent absolument être perçus comme des messages positifs en faveur d’une meilleure santé.

D’ailleurs, la pollution de l’environnement a un impact sur la santé de l’Homme mais aussi sur la santé de l’environnement et la santé animale. Abîmer l’une revient à abîmer les autres. Il faut donc prendre des mesures pour les préserver dans la logique de ce que l’on appelle « une seule santé ».

Qu’est-ce qui a changé depuis la sortie du livre blanc ?

La Fondation de l’Académie de médecine a organisé une séance de restitution à l’Assemblée nationale, ce qui nous a permis de dialoguer avec des députés. Depuis, l’Assemblée a subi des péripéties et les ministres de la Santé se sont succédé.

Notre projet est de réaliser des conférences en province avec des chercheurs et des élus locaux pour continuer le dialogue et faire émerger des solutions de prévention sanitaire face aux polluants chimiques.

En parallèle, l’Académie de médecine a publié un rapport pour que la santé et sa prévention soient enseignées à l’école, au même titre que le français ou les mathématiques. La préservation de la santé doit faire partie des enseignements fondamentaux car c’est le bien le plus précieux que nous ayons.

Le livre blanc « Pollution chimique de l’environnement et santé publique » ainsi que son glossaire sont téléchargeables gratuitement sur le site Fam.fr. Le rapport « Pour une éducation des jeunes citoyens à la prévention en santé » est disponible sur Academie-medecine.fr.

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Vous vous demandez comment la chimie moderne a transformé notre monde tout en polluant notre planète ? Le professeur Yves Lévi, expert en santé publique et environnementale, nous éclaire sur les enjeux cruciaux de la pollution chimique et ses impacts sur notre santé.
Pourquoi lire cette interview ?
Pour comprendre où se cachent les polluants chimiques dans notre quotidien et connaître leurs effet sur notre santé.
Pour découvrir les défis mondiaux à relever pour réguler ces polluants.
Pour s'informer sur les actions concrètes pour réduire notre exposition aux polluants.
#SantéPublique #Environnement #PollutionChimique #YvesLevi #Santé #PFAS

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