54 % des médecins ont déjà fait un burn-out. Le Baromètre du moral des soignants, réalisé par 360 Medics auprès de 6 195 répondants, révèle que près d’un professionnel de santé sur deux (47 %) souffre ou a souffert de dépression liée au travail, autrement appelée burn-out. Les médecins sont particulièrement concernés même si les auteurs de l’étude notent une légère baisse par rapport à l’an dernier : 54 % en 2018, contre 56 % en 2017. Cette situation n’est pas sans conséquences puisque 11 % des médecins touchés reconnaissent que « cet état a induit au moins un incident médical de sécurité sur un patient » et 70 % indiquent que, si ce n’est pas encore arrivé, le risque existe. Du côté des infirmiers, 47 % disent être en souffrance, un chiffre stable par rapport à l’année dernière. En revanche, pour les aides-soignants, le travail s’est fortement détérioré : ils étaient 46 % en 2017 à avoir connu un burn-out contre 52 % en 2018.
Plus globalement, en 2018, 68 % des soignants estimaient que leurs conditions de travail étaient insatisfaisantes alors qu’ils étaient 41 % en 2017, soit une augmentation de 27 %. Et 90 % des professionnels de santé notent un manque de reconnaissance dans leurs activités qui ne sont, selon eux, pas perçues à leur juste valeur. Les soignants doivent également faire face à des malades parfois un peu agités. Ainsi, ils sont 83 % à avoir subi un comportement violent de la part d’un patient cette année, contre 87 % en 2017. L’étude constate par ailleurs que 87 % des personnes interrogées ressentent un état d’épuisement (physique ou moral) ; un résultat en baisse de douze points par rapport à l’an dernier. Cet épuisement est principalement dû à une masse de travail trop importante même si les sondés évoquent également le manque de reconnaissance, l’organisation du travail et le comportement des patients. « S’il est important de prendre en charge le burn-out des soignants, il est devenu plus que nécessaire de mettre en place des politiques de santé prévenant celui-ci », conclut le docteur Grégoire Pigné, président de 360 Medics et oncologue, avant d’ajouter : « Loin d’être corporatiste, il s’agit d’abord de répondre à un enjeu de santé publique car un bon soignant est un soignant en bonne santé ! ».
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