Alors que l’obésité concerne 17 % des adultes en France, cette pathologie complexe demeure mal connue. De nombreux préjugés lui sont encore aujourd’hui associés. Pour y voir plus clair, on démêle ensemble le vrai du faux.
On devient obèse en mangeant n’importe comment.
Faux. Ce n’est pas aussi simple. La mauvaise alimentation et la sédentarité jouent un rôle, car ils provoquent un déséquilibre entre les apports et les dépenses énergétiques. Mais d’autres facteurs entrent en ligne de compte, comme une prédisposition génétique. « Un individu a deux à huit fois plus de chances d’être obèse si des membres de sa famille le sont eux-mêmes », constate l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). L’environnement joue également un rôle. Le manque de sommeil, l’irrégularité des repas ou encore le travail nocturne perturbent l’horloge biologique qui régule l’organisme, ce qui augmente le risque de surpoids. « Le stress, certains médicaments, des virus, la composition du microbiote intestinal, l’exposition à des polluants sont vraisemblablement aussi des facteurs à incriminer », ajoute l’Inserm. Enfin, des causes prénatales ont été identifiées : tabagisme de la mère, diabète ou surpoids maternel, prise de poids excessive pendant la grossesse, déficit ou excès de croissance du fœtus, milieu socio-économique défavorable.
L’obésité est une maladie chronique.
Vrai. L’obésité est reconnue comme une maladie chronique, évolutive et multifactorielle par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 1997. Elle se définit comme « une accumulation excessive de graisse corporelle qui représente un risque pour la santé » et constitue un facteur de risque de diabète, de troubles cardiovasculaires et de cancer, notamment. En France, elle n’est cependant pas inscrite sur la liste des affections de longue durée (ALD).
Pour savoir si l’on est obèse, il faut regarder le poids qui s’affiche sur la balance.
Faux. On utilise généralement l’indice de masse corporelle (IMC), qui correspond au poids de la personne (en kilogrammes) divisé par le carré de sa taille (en mètres). Lorsque le résultat est égal ou supérieur à 30, on considère que la personne adulte est obèse. Chez les enfants, il faut comparer l’IMC à la médiane de référence de chaque classe d’âge pour le déterminer. Cet indicateur a toutefois une limite : la composition corporelle et la répartition du tissu adipeux peuvent varier d’un individu à l’autre. Les sportifs de haut niveau, par exemple, peuvent avoir un IMC élevé sans pour autant présenter d’excès de masse grasse. Pour compléter le diagnostic, il est possible de mesurer son tour de taille. On estime qu’il y a obésité abdominale quand il est supérieur à 100 cm chez l’homme et à 88 cm chez la femme.
Les personnes obèses doivent suivre un régime strict pour maigrir.
Faux. C’est même l’inverse, les régimes contribuent fortement à l’évolution de l’obésité. Ils provoquent un dérèglement du métabolisme et favorisent l’effet yo-yo, c’est-à-dire une perte de poids rapide suivie d’une reprise elle aussi rapide, voire plus importante. Ce phénomène s’explique par le fait que le corps est programmé pour se défendre contre la perte de poids. Après un régime strict, les hormones se modifient pour provoquer plus de faim et moins de satiété, entraînant une augmentation de l’apport alimentaire.
Perdre du poids n’est pas qu’une question de volonté.
Vrai. Selon un sondage Odoxa réalisé pour la Ligue contre l’obésité en 2020, 67 % des Français estiment pourtant que perdre du poids est d’abord une question de volonté. Mais l’obésité est bien une maladie multifactorielle qui nécessite une prise en charge adaptée. Si manger équilibré et avoir une activité physique sont excellents pour la santé, cela ne suffit donc pas pour la prévenir ou la soigner.
Post Facebook : En France, 17 % des adultes sont en situation d’#obésité. Pourtant, cette #maladie multifactorielle est encore l’objet de nombreuses idées reçues. On fait le point ici.
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