Intervention peu invasive, l’ablation des tumeurs par micro-ondes permet d’en détruire certaines dans 90 % des cas. Comment se déroule l’intervention et quelles sont ses indications ? Les réponses d’un spécialiste.
Depuis une quinzaine d’années, les thermoablations ont prouvé leur efficacité pour détruire les cellules tumorales grâce à l’utilisation de la chaleur ou du froid. Parmi elles, figurent la radiofréquence, la cryothérapie mais aussi l’ablation par micro-ondes.
« Reposant sur l’utilisation d’ondes électromagnétiques à très haute fréquence, cette technique consiste à créer une agitation thermique des molécules d’eau à l’aide d’une aiguille pour produire de la chaleur et faire monter la température au-delà de 60 °C. Petit à petit, les tissus vont chauffer, coaguler et la tumeur sera brûlée localement », explique le Dr Lambros Tselikas, radiologue interventionnel au centre de lutte contre le cancer Gustave-Roussy et professeur à la faculté de médecine à l’Université Paris-Saclay.
Toutes les tumeurs peuvent être traitées grâce à cette technique mais elles doivent avoir certaines caractéristiques. « Les tumeurs concernées doivent être relativement petites et donc mesurer classiquement moins de trois centimètres. Le radiologue doit aussi pouvoir les voir grâce à l’imagerie pour y accéder facilement et sans risque », note le Dr Tselikas. Il ajoute : « C’est pour cette raison que ce sont les tumeurs du foie qui ont été traitées en premier dans les années 1990-2000. Puis, ce sont des tumeurs du poumon qui ont été ciblées. Désormais on peut traiter des cancers du rein mais aussi des lésions osseuses même si la grande majorité des traitements concernent les cancers du foie. »
Un traitement rapide et efficace
Dans la pratique, l’ablation par micro-ondes repose sur l’insertion percutanée d’une antenne de micro-ondes guidée par l’imagerie (scanner ou échographie) dans la tumeur sans avoir à réaliser une incision chirurgicale.
« Cette intervention qui peut être faite « à la main » ou avec l’aide de système de guidage, comme un robot, a lieu soit sous sédation, c’est une anesthésie légère mais qui nécessite toutefois la présence d’un anesthésiste, soit sous anesthésie générale en fonction de la localisation, de la taille de la lésion et des préférences des patients », précise le Dr Tselikas. « La phase de traitement en elle-même dure une dizaine de minutes. Une fois que la tumeur est traitée, on réalise un scanner de contrôle pour vérifier que la zone de traitement recouvre bien la lésion qu’on a voulu traiter et qu’il n’y a pas de complications. »
Les patients qui ont bénéficié de cette technique, avec des suites simples, peuvent retravailler et reprendre une vie normale dès le surlendemain. Ils revoient le radiologue six semaines plus tard après avoir réalisé un examen d’imagerie de contrôle et, si la tumeur a été parfaitement traitée, et en l’absence de complications, ils entrent dans un cycle de surveillance plus classique.
L’ablation des tumeurs par micro-ondes donne de très bons résultats. « Les tumeurs de moins de 25-30 mm sont éliminées dans plus de 90 % des cas en une seule séance. Plus la taille de la tumeur augmente, plus la situation se complexifie mais on obtient quand même 80 % de réussite pour des lésions allant jusqu’à 5 cm », indique le spécialiste.
Autre avantage de cette technique, elle peut être renouvelée quelques semaines après le premier traitement si nécessaire. « En intervenant une seconde fois, on peut obtenir des taux de réussite d’environ 95 %. Cette technique a donc prouvé son intérêt surtout depuis la miniaturisation du matériel utilisé. Sa très bonne tolérance et son efficacité sur les lésions de moins de 3 cm expliquent pourquoi le nombre d’ablations par micro-ondes a augmenté de façon exponentielle ces dix dernières années. Tout l’enjeu consiste désormais à parvenir à traiter les patients quand leurs lésions sont relativement petites plutôt que de mettre au point des traitements plus complexes pour les lésions plus grandes », conclut le Dr Tselikas.
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Technique peu invasive, l'#ablationmicroondes permet le #traitement de certaines #tumeurs avec un taux de réussite de plus de 90 %. Grâce à l'utilisation d'ondes électromagnétiques à haute fréquence, cette méthode détruit les cellules tumorales en chauffant les tissus à plus de 60°C. Elle est particulièrement adaptée aux tumeurs de petite taille et utilisée pour traiter celles du foie, des poumons ou des reins. Toutes les explications d'un radiologue interventionnel @GustaveRoussy et @UniversiteParisSaclay.
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